Veille bibliographique - Numéro 1 - Juin 2011

Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues

 

Et voilà la première édition de notre veille bibliographique! Son but est de proposer régulièrement des résumés brefs mettant en valeur certains articles ayant une implication dans la pratique de la radiothérapie. Tous les membres de la SFjRO sont invités à participer à cette veille. Vous pouvez proposer vos résumés à l'adresse contact@sfjro.fr. Pour que votre travail soit accepté, il doit être rédigé en respectant scrupuleusement la charte éditée par la SFjRO qui se trouve à cette adresse.

Le bureau de la SFjRO

NOUVELLES TECHNIQUES

A method to improve target dose homogeneity of craniospinal irradiation using dynamic split field IMRT

Méthode pour améliorer l'homogénéité des irradiations cranio-spinales par IMRT dynamique à champs séparés

Radiotherapy & Oncology

Seppälä J, Kulmala J, Lindholm P, Min H

Auteur du résumé : Olivier Riou

Contexte : L'irradiation cranio spinale (ICS) de l'adulte est techniquement difficile avec un accélérateur classique, notamment au niveau des zones de recoupes entre les champs.


Matériel et méthodes : Une étude dosimétrique portant sur 5 adultes a comparé des plan de traitement 3D CRT Vs split field IMRT (3 champs fixes « slinding window » qui se recoupent), à l'état basal et après un shift volontaire de +/- 3 mm représentant les erreurs de repositionnement.


Résultats : La couverture et l'homogénéité pour les volumes cibles était meilleures avec l'IMRT. Le shift de +/- 3 mm induit un sur/sous dosage de +/- 38% à la moelle épinière pour les plans 3D contre moins de 5% en IMRT. Un seul plan de traitement est nécessaire en IMRT contre 4 plans en 3D avec un changement des jonctions spinale-spinale de 2 cm et crâniale-spinale de 1 cm pr chaque plan.


Implication pour la pratique : Une méthode simple pour s'affranchir des incertitudes des jonctions de champs et simplifier la planification des ICS, lorsqu'on ne dispose pas d'une machine dédiée comme la Tomotherapy.

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TETE ET COU

Parotid-sparing intensity modulated versus conventional radiotherapy in head and neck cancer (PARSPORT)

Epargne parotidienne par RCMI vs RT3D dans les cancers ORL (PARSPORT): une phase 3 multicentrique contrôlée randomisée

The Lancet Oncology

Nutting CM, Morden JP, Harrington KJ et al.

Auteur du résumé : Antonin Levy

Contexte : La xérostomie est l’effet secondaire tardif le plus fréquent après irradiation des cancers ORL. Par rapport à la radiothérapie conventionnelle (RTC), la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI) pourrait réduire l'irradiation des glandes parotides.


Matériel et méthodes : Cet essai prospectif contrôlé randomisé comparait la RTC (contrôle) à la RCMI épargnant la parotide chez des patients atteints de carcinome épidermoïde du pharynx (T1-4, N0-3, M0). Une dose de 60 ou 65 Gy était prescrite en fractionnement classique (2Gy/F).


Résultats : Quarante-sept patients ont été assignés à chaque bras de traitement. Le suivi médian était de 44,0 mois (ICR: 30,0-59,7). Le taux de xérostomie ≥ grade 2 à 12 mois était significativement plus faible dans le groupe RCMI par rapport au groupe RTC (74% dans le bras RTC vs 38% dans le bras RCMI; p = 0,0027).


Implication pour la pratique : L’épargne des glandes parotides par RCMI réduit significativement l'incidence de la xérostomie.

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FOIE

Multi-Institutional Phase I/II Trial of Stereotactic Body Radiation Therapy for Liver Metastases

Essai multicentrique de phase I/II de radiothérapie stéréotaxique pour des métastases hépatiques

Journal of Clinical Oncology

Rusthoven KE, Kavanagh BD, Cardenes H et al.

Auteur du résumé : Ingrid Fumagalli

Contexte : Les indications de radiothérapie hépatique étaient limitées du fait du risque de maladie hépatique radio-induite. La stéréotaxie délivrant des hautes doses par fraction sur des volumes limités peut permettre de tels traitements.


Matériel et méthodes : Etude multicentrique de phase I/II prospective a inclus 47 patients ayant entre une et trois métastases de moins de 6 cm, pour un total de 63 lésions. 3 fractions étaient délivrées partant de 36 GY pour la phase I. La phase 2 délivrait 3x20 Gy. Le traitement était fait en IMRT soit en arcthérapie soit en statique.


Résultats : Avec une médiane de survie de 26 mois, une progression a été retrouvée pour 3 lésions. Un patient uniquement a présenté une toxicité de rade 3. Le contrôle local à 1 et 2 ans est respectivement de 95 et 92% et de 100% si les lésions font moins de 3 cm.


Implication pour la pratique : La stéréotaxie est une technique faisable et peu toxique pour des traitements locaux de métastases hépatiques chez des patients contre-indiqués pour d'autres techniques.

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POUMON

Outcomes After Stereotactic Lung Radiotherapy or Wedge Resection for Stage I Non–Small-Cell Lung Cancer

Résultats de la radiothérapie stéréotaxique contre résection Wedge pour des carcinomes bronchiques de stade I

Journal of Clinical Oncology

Grills IS, Mangona VS, Welsh R et al.

Auteur du résumé : Jean-Emmanuel Bibault

Contexte : La radiothérapie stéréotaxique (SBRT) est une technique émergente pour la prise en charge de T1 ou T2 bronchiques. L’article compare la SBRT à une resection chirurgicale de type wedge.


Matériel et méthodes : 124 patients atteints de T1 ou T2 N0M0 ont bénéficié soit d’un wedge (n=69) ou d’une SBRT (n=58). L’âge median était de 74 ans pour le groupe wedge contre 78 pour le groupe SBRT. La dose délivrée était soit 48 Gy (T1) ou 60 Gy (T2) en 4 à 5 fractions.


Résultats : Le recul median est de 2 ans et demi. Aucune différence significative n’a été mise en evidence pour la récidive régionale, les métastases à distance ou le délai sans maladie. La radiothérapie diminuait le risque de récidive locale (4 vs 20%, p=0.07), mais la survie globale était meilleure dans le groupe wedge. La survie spécifique était identique dans les deux groupes (94% vs 93, p=0,57).


Implication pour la pratique : La SBRT pourrait un jour être un traitement raisonnable même pour des patients opérables. Un essai randomisé multicentrique est actuellement en cours (STARS).

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TETE ET COU - RADIOSENSIBILISATION

Tirapazamine, Cisplatin and Radiation Versus Cisplatin and Radiation for Advanced SCC of the Head and Neck

Tirapazamine, Cisplatine et radiothérapie vs Cisplatine et radiothérapie pour les carcinomes avancés ORL

Journal of Clinical Oncology

Rischin D, Peters LJ, O’Sullivan B et al.

Auteur du résumé : Sébastien Thureau

Contexte : Le traitement de référence des cancers ORL localement avancés est l’association RT-CT. Le caractère hypoxique de certaines de ces tumeurs est un facteur péjoratif. L ’ajout d’une chimiothérapie active dans les lésions hypoxiques pourrait améliorer l’efficacité des traitements concomitants.


Matériel et méthodes : Un essai de phase 3 randomisé sur 861 patients a évalué l’ajout de Tirapazamine pour une tumeur de stade III ou IV de la cavité orale, de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx à un radiothérapie délivrant 70Gy associée à du Cisplatine.


Résultats : Le taux de survie globale à deux ans qui était l’objectif principal est identique dans les deux bras, comme la survie sans récidive ou la récidive locale.


Implication pour la pratique : Le traitement de référence reste l’association Cisplatine radiothérapie. Ces résultats sont discordants avec l’étude de phase 2 publiée par la même équipe qui montrait l’efficacité de la Tirapazamine chez les patients hypoxiques.

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PROSTATE

Randomised prostate cancer screening trial : 20 year follow-up

Essai randomisé de dépistage du cancer de la prostate : suivi à 20 ans

British Medical Journal

Sandblom G, Varenhorst E, Rosell J

Auteur du résumé : Xavier Liem

Contexte :Évaluation de l'intérêt du dépistage du cancer de la prostate dans la réduction de la mortalité spécifique du cancer. Participants : tous les hommes âgés de 50 à 69 de la ville de Norrköping, recensé en 1987 dans le régistre suédois (n=9026).


Matériel et méthodes :1494 hommes ont été inclus après randomisation pour être dépistés en allouant au groupe dépistage (TR) 1 homme sur 6. Le dépistage était tous les 3 ans, de 1987 à 1996. À partir de 1993, le PSA a été ajouté. L'analyse en survie a été effectuée à partir de fin  2008.


Résultats :Pour les 4 occurrences du dépistage de 1987 à 1996, la compliance a été respectivement de 78%, 70%, 74%, 74%. il y a eu 85 cancers de prostate (5,7%) diagnostiqués dans le groupe dépisté et 292 (3,9%) dans le groupe contrôle. Le rapport de risque de décès par cancer de prostate dans le groupe dépisté était de 1,16. Le hazard ratio de décès spécifique de cancer de prostate est de 1,23. Après ajustement à l'âge au début de l'étude, il est de 1,58.


Implication pour la pratique :Après 20 ans de suivi, le taux de décès par cancer de prostate ne diffère pas significativement entre le groupe dépisté et le groupe contrôle.

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