Veille bibliographique - Numéro 2 - Novembre 2011

Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues

 

Voici la deuxième édition de notre veille bibliographique! Nous espérons que les articles sélectionnés vous intéresseront et vous pousseront à lire l'article original!

Tous les membres de la SFjRO sont invités à participer à cette veille. Vous pouvez proposer vos résumés à l'adresse contact@sfjro.fr. Pour que votre travail soit accepté, il doit être rédigé en respectant la charte éditée par la SFjRO qui se trouve à cette adresse.

Jean-Emmanuel & Olivier

GYNECOLOGIE

Definitive radiation therapy for endometrial cancer in medically inoperable elderly patients

Radiothérapie exclusive pour les cancers de l'endomètre de patientes àgées inopérable

Brachytherapy

Wegner RE, Beriwal S, Heron DE et al.

Auteur du résumé : Olivier Riou

Contexte : Avec l'augmentation de l'espérance de vie, de plus en plus de femmes diagnostiquées d'un cancer de l'endomètre sont considérées inopérables à cause de comorbidités médicales. La curiethérapie endocavitaire +/- associée à la radiothérapie externe pourrait être une option pour ces patientes.


Matériel et méthodes : Cette étude rétrospective portait sur 26 patientes (femmes > 75 ans, âge médian 83 ans), qui recevaient une curiethérapie HDR. Les traitements exclusifs en curiethérapie délivraient 35 Gy en 5 fractions, ou en traitement combiné (73 %) 20 Gy en 5 fractions + radiotherapie externe pelvienne 45 Gy.


Résultats : Avec un suivi médian de 12 mois, la tolérance est excellente avec seulement 8 % de toxicité tardive. La survie spécifique est de 93% à 1 an et 73 % à 3 ans.


Implication pour la pratique : Un traitement médical par curiethérapie +/- radiothérapie externe est faisable, bien toléré et efficace dans cette population et constitue une option thérapeutique pour ces patientes.

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UROLOGIE

Radiotherapy and short-term androgen deprivation for localized prostate cancer.

Radiothérapie déprivation androgénique courte pour le cancer de la prostate localisé.

The New England Journal of Medecine

Jones CU, Hunt D, McGowan DG, Amin MB, et al.

Auteur du résumé : Antonin Levy

Contexte : Cette étude randomisée évalue l’intérêt du blocage androgénique complet (BAC) court avant et pendant la radiothérapie (RT) sur la survie globale (SG) pour les patients atteints d’un adénocarcinome de la prostate à un stade localisé.


Matériel et méthodes : De 1994 à 2001, 1979 patients atteints d’adénocarcinome de la prostate de stade T1b, T1c, T2a, T2b avec un PSA ≤ 20 ng/ml ont été randomisés entre RT seule ou RT associée à un BAC délivré 2 mois avant la RT pour une durée de 4 mois. L’objectif principal était la SG. 


Résultats : Le taux de SG à 10 ans était de 62% dans le groupe RT-BAC court contre 57% dans le groupe RT seule (HR pour la RT seule : 1.17; P = 0,03). La mortalité spécifique, le taux de métastase à distance, la rechute biochimique et le taux de biopsies de prostate positives à 2 ans ont été significativement améliorés dans le groupe RT-BAC. Les toxicités liées à la RT étaient similaires dans les deux groupes. L'incidence de toxicité ≥ grade 3 liée au BAC était inférieure à 5%. L’analyse en fonction du groupe pronostic a montré une amélioration de la SG chez les patients à risque intermédiaire, sans réduction significative pour les patients à faible risque.


Implication pour la pratique : Il existe un bénéfice en SG d’un BAC court pendant et après la RT pour les patients atteints d’un adénocarcinome de prostate à risque intermédiaire.

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PANCREAS

Gemcitabine Alone Vs Gemcitabine + RT in Patients With Locally Advanced Pancreatic Cancer

Gemcitabine vs Gemcitabine et radiothérapie pour des cancers avancés du pancréas

Journal of Clinical Oncology

Loehrer PJ Sr, Feng Y, Cardenes H et al.

Auteur du résumé : Jean-Christophe Faivre

Contexte : La place de la radiothérapie reste très discutée dans la prise en charge des cancers du pancréas localement avancés. Cette étude a évalué la place de la radiothérapie concomitante à une chimiothérapie par gemcitabine qui est une drogue de référence dans la prise en charge ces cancers.


Matériel et méthodes : Des patients porteurs de cancers du pancréas localement avancés ont été randomisés entre gemcitabine seule (1000mg/m2 /semaine pendant 6 semaines – 1 semaine d’arrêt – 1000mg/m2 pendant 3 à 4 semaines) et gemcitabine (600 mg/m2/semaine pendant 5 semaines – 4 semaines d’arrêt,1000mg/m2 pendant 3 à 4 semaines) + radiothérapie (1,8 Gy/fraction, dose totale 50,4 Gy débutée au J1).


Résultats : 74 patients ont été inclus. Les toxicités de grade 4 et 5 sont plus importantes dans le bras B (41 % vs 9 %) mais les toxicités de grades 3 et 4 sont similaires (77 % vs 79 %). Le critère de jugement principal était la survie globale : 9,2 mois dans le bras A (IC 95% 7,9 ; 11,4) et 11,1 mois pour le bras B (IC 95% 7,6 ; 15,5) (p = 0,017, test du log rank).


Implication pour la pratique : Cette étude montre une amélioration de la survie globale grâce à une radiothérapie concomitante à la chimiothérapie par gemcitabine au prix d'une augmentation des toxicités graves.

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SARCOME

RTOG consensus on GTV and CTV on CT images for pre operative radiotherapy of large soft tissue high-grade sarcoma

Consensus du RTOG sur la définition du GTV et du CTV pour la radiothérapie pré-opératoire de sarcome des tissus mous

Internation Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics

Wang D, Bosch W, Roberge D et al.

Auteur du résumé : Jean-Emmanuel Bibault

Contexte : L’intérêt et la toxicité de la radiothérapie pré opératoire est actuellement en cours d’évaluation dans un essai du RTOG.


Matériel et méthodes : En Janvier 2010 une réunion a été organisée avec 10 médecins du groupe sarcome du RTOG dans le but de réduire la variabilité interopérateur de contours.


Résultats : Le GTV sera contouré sur une fusion Scanner IRM avec produit de contraste. Le CTV incluera le GTV avec une marge de 3 cm en longitudinal. Si le champ ainsi créé dépasse un compartiment anatomique, il pourra être réduit.
La marge radiale devra être de 1,5 cm, en incluant toute partie de la tumeur ne respectant pas un fascia, un os ou de la peau. L’œdème défini sur les séquences T2 devra être inclus, à moins que le radiothérapeute juge que cela risque d’augmenter la toxicité de façon trop importante.


Implication pour la pratique : Ce consensus devrait permettre de réduire la variabilité inter opérateur afin d’aboutir à une définition plus constante du volume, notamment pour les essais en cours et futur dans le domaine.

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POUMON

Réduction de la mortalité par cancer du poumon liée au dépistage par scanner faible dose

Reduced Lung-Cancer Mortality with Low-Dose Computed Tomographic Screening

The New England Journal of Medecine

National Lung Screening Trial Research Team

Auteur du résumé : Sébastien Thureau

Contexte : La tomodensitométrie (TDM) à faible dose a modifié le dépistage du cancer pulmonaire avec la possibilité de détecter des tumeurs à un stade précoce. Une étude a été menée afin de déterminer si le dépistage par TDM pouvait réduire la mortalité par cancer pulmonaire.


Matériel et méthodes : D'août 2002 à avril 2004, 53 454 personnes à haut risque ont été randomisées entre une TDM annuelle durant 3 ans et une radiographie pulmonaire de face sur le même rythme. Les évènements de mortalité et de cancer pulmonaire ont été recueillis en décembre 2009.


Résultats : Le taux de dépistage positif était de 24,2% avec la TDM et de 6,9% avec la radiographie. 96,4% des résultats positifs par TDM et 94,5% par radiographie étaient des faux positifs.
L'incidence du cancer pulmonaire était de 645 cas pour 100.000 personnes par année dans le groupe TDM et 572 cas pour 100.000 personnes par année dans le groupe radiographie.
Concernant la mortalité ces chiffres étaient respectivement de 247 décès en cas de TDM et de 309 décès en cas de radiographie. Ceci représente une réduction relative de la mortalité par cancer pulmonaire de 20,0%.


Implication pour la pratique : Le dépistage par TDM à faible dose réduit la mortalité par cancer du poumon au prix d’un grand nombre d’examens faux positif.

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GYNECOLOGIE

Automated Weekly Replanning For Intensity-Modulated Radiotherapy Of Cervix Cancer

Replanification automatique hebdomadaire en RCMI du cancer du col de l'utérus

Internation Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics

Stewart J, Lim K, Kelly V et al.

Auteur du résumé : Xavier Liem

Contexte : La RCMI pour traiter les cancers du col a été limitée par la complexité anatomique et le mouvement des organes. Cette étude explore les limites de la radiothérapie adaptative sur le plan dosimétrique.


Matériel et méthodes : 33 patientes ont été incluses. Les volumes cibles et les organes à risque ont été contourés sur des images fusionnées : TDM-IRM, avant traitement et chaque semaine. L’impact dosimétrique des mouvements des cibles et des OAR a été comparé avec 2 scénarios : 1° marges de 3 mm et 1 seul plan (scénario A), 2° marges de 3 mm et plan de traitement hebdomadaire automatique basé sur la mise à jour (TDM + IRM) (scénario B).


Résultats : Sur les 33 patientes, 24 (73%) ont eu une couverture acceptable (98% du CTV recevant au moins 95% de la dose) en utilisant le scénario A. La variation de la dose à 98% du CTV chez toutes les patientes était de 7.9% de la prescription en l’absence de plan additionnel. Avec le scénario B, cette variation est à 2.6%, toutes les patientes ont eu une bonne couverture des cibles en épargnant les OAR.


Implication pour la pratique : Une stratégie adaptative permet une couverture du volume cible avec de faibles marges, tout en maintenant l’épargne des OAR.

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