Veille bibliographique - Numéro 4 - Septembre 2012

Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues

 

Voici la quatrième édition de notre veille bibliographique! Elle adopte une nouvelle forme pour une meilleure lisibilité! Cinq articles traitent de la prise en charge de la maladie métastatique (rachis, os, foie et ganglions). Nous vous proposons également un atlas de contourage pelvien et un article sur les techniques de traitement du carcinome prostatique.

Nous avons également intégré une nouvelle section sur les meilleures applications iPhone ou Android.

Nous espérons qu'elle vous intéressera!

Tous les membres de la SFjRO sont invités à participer à cette veille. Vous pouvez proposer vos résumés à l'adresse contact@sfjro.fr. Pour que votre travail soit accepté, il doit être rédigé en respectant la charte éditée par la SFjRO qui se trouve à cette adresse.

Jean-Emmanuel & Olivier

 

METASTASES OSSEUSES

Effectiveness of Reirradiation for Painful Bone Metastases: A Systematic Review and Meta-Analysis

Efficacité de réirradiation de métastases osseuses douloureuses : revue et méta-analyse

Internation Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics

Huisman M, van den Bosch MAAJ, Wijlemans JW et al.

Auteur du résumé : Ingrid Fumagalli

Contexte : 42 % en moyenne de patients irradiés pour des métastases osseuses algiques sont réirradiés par la suite. Les données d'efficacité sur ces traitements sont lacunaires. Les auteurs proposent une revue de la littérature sur la question.


Matériel et méthodes : Une recherche a été effectuée sur Medline et la Cochrane collection pour trouver les études parues. Après la sélection des études, une estimation poolée a été calculée concernant le taux de réponse à la douleur pour les réirradiations de métastases.


Résultats : 10 articles ont été sélectionnés pour cette meta-analyse. Sur les 2694 patients initialement traités, 20% (527) ont eu une réirradiaition. Une réponse antalgique après ce nouveau traitement a été obtenue chez 58% des patients (IC95% = 0.49 - 0.67). Il existait une hétérogenéité inter etudes du fait des différences de méthodologies des différentes études.


Implication pour la pratique : Réirradier des lésions métastatiques osseuses précédemment traitées et douloureuses est efficace en terme de soulagement de la douleur.

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METASTASES RACHIDIENNES

Surgery followed by radiotherapy versus radiotherapy alone for metastatic spinal cord compression from unfavorable tumors

Compressions médullaires de tumeurs de pronostic défavorable : Chirurgie suivie de radiothérapie Vs radiothérapie seule

Internation Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics

Rades D, Huttenlocher S, Bajrovic A et al.

Auteur du résumé : Sébastien Thureau

Contexte : Malgré un essai randomisé récent (Patchell R ; The Lancet ; 2005), il existe une controverse quant à l'intérêt de la chirurgie en association à la radiothérapie pour la prise en charge des compressions de la moelle épinière métastatique (MSCC). La chirurgie pourrait bénéficier aux patients avec des tumeurs radiorésistantes ou associées à des résultats fonctionnels médiocres après radiothérapie exclusive. Cette étude s’intéresse à ces tumeurs.


Matériel et méthodes : Les données de 67 patients traités par chirurgie et radiothérapie (C + RT) ont été appariées à 134 patients recevant une radiothérapie seule (RT). Les groupes ont été appariés pour 10 facteurs et comparés pour la fonction motrice, l’état ambulatoire, le contrôle local et la survie. En plus les patients opérés ont été appariés selon le type de chirurgie : Décompression et Stabilisation vertébrale (DDSS) ou Laminectomie (LE) seule.


Résultats : La fonction motrice était de 22% chez les patients après C + RT et 16% après RT (p = 0,25), le statut ambulatoire était de respectivement 67% et 61% (p = 0,68). Parmi les patients non ambulatoires, 29% et 19% (p = 0,53) ont retrouvé le statut ambulatoire. A un an, le contrôle local était de 85% et 89% (p = 0,87) et le taux de survie de 38% et 24% (p = 0,20). Il n’existait pas de différence selon le type de chirurgie. En analyse appariée chez les patients traités par DDSS, l'amélioration de la fonction motrice était supérieure après DDSS + RT que RT seule (28% vs 19%, p = 0,024), le statut ambulatoire post-traitement était de respectivement 86% et 67% (p = 0,30), 45% et 18% des patients ont retrouvé un statut ambulatoire après (p = 0,29).


Implication pour la pratique : Les patients atteints d'une MSCC initialement défavorable semblent bénéficier d’un traitement par DDSS associé à la radiothérapie en terme de résultat fonctionnel mais pas s’ils sont traités par LE.

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METASTASES HEPATIQUES

Respiratory gated 18FDG PET/CT for target volume delineation in stereotactic radiation treatment of liver metastases

PET au 18FDG gaté à la respiration pour la délimitation des volumes cibles de stéréotaxie des métastases hépatiques

Strahlentherapie und Onkologie

Bundschuh RA,Andratschke N, Dinges J et al.

Auteur du résumé : Olivier Riou

Contexte : A côté de son rôle en imagerie diagnostique, le PET/CT est un outil intéressant pour la planification des traitements de radiothérapie. Néanmoins, la qualité et la précision de l’examen, nécessaires à un traitement curatif par stéréotaxie, sont altérées par les artefacts induits par les mouvements hépatiques.


Matériel et méthodes : Cette étude a inclus 18 patients qui bénéficiaient d’un scanner de simulation, d’un PET/CT gaté et non gaté, et d’une IRM. La qualité de la co-registration des examens était évaluée (échelle numérique). Des volumes manuels et automatiques étaient réalisés par 3 médecins et la variabilité interindividuelle était mesurée.


Résultats : Le PET gaté engendrait une modification de la stratégie thérapeutique pour 4 patients. L’utilisation du PET gaté permettait une amélioration de la qualité de la co-registration comparé au PET non gaté. Elle assurait également une réduction de la variabilité inter-observateur comparé à l’utilisation de l’IRM seule. L’intérêt du PET était encore plus marqué en cas d’antécédent de traitement local hépatique, permettant une distinction entre cicatrice et tumeur active.


Implication pour la pratique : L’utilisation du PET amène une plus-value dans la planification d’une SBRT pour métastases hépatiques. La réalisation d’un PET gaté apparaît cependant nécessaire pour la bonne co-registration des examens.

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PROSTATE

Intensity-modulated radiation therapy, proton therapy, or conformal radiation therapy and morbidity and disease control in localized prostate cancer.

Radiothérapie par modulation d'intensité, protonthérapie ou radiothérapie conformationnelle, morbidité et contrôle de la maladie dans le cancer de prostate localisé.

JAMA

Sheets NC, Goldin GH, Meyer AM et al.

Auteur du résumé : Nicolas Lescut

Contexte : Malgré un coût majoré et un bénéfice démontré limité en comparaison avec les précédentes technologies, les nouvelles techniques de radiotherapie (IMRT et protonthérapie) ont rapidement pris une place importante dans le traitement du cancer de prostate. Cette étude compare la morbidité et le contrôle de la maladie des prises en charge par IMRT, protonthérapie et radiothérapie conformationnelle pour un cancer de prostate localisé.


Matériel et méthodes : Etude rétrospective basée sur les données de Surveillance, Epidemiology,and End Results–Medicare-linked de 2000 à 2009. Les principaux paramètres évalués chez les patients retenus étaient le taux de morbidité gastrointestinale et urinaire, la dysfonction érectile, les fractures de hanche et les traitements anticancéreux additionnels.


Résultats : En analyse ajustée par le score de propension, chez les 12976 patients inclus, les hommes recevant une IMRT vs une radiothérapie conformationnelle présentent moins de toxicité gastrointestinale (13.4 vs 14.7 pour 100 personne-année) moins de fracture de hanche (0.8 vs 1.0), mais plus de dysfonction érectile (5.9 vs 5.3). Concernant le contrôle de la maladie, les patients traités par IMRT nécessitent moins de traitements anticancéreux additionnels (2.5 vs 3.1). De même, pour la comparaison des 1368 patients traités par IMRT ou proton thérapie, le traitement par IMRT entraîne un taux plus faible de morbidité gastrointestinale (12.2 vs 17.8). Il n’y a pas d’autres différences significatives.


Implication pour la pratique : L’utilisation de l’IMRT en comparaison avec la radiothérapie conformationnelle est associée à un taux plus faible de morbidité gastrointestinale, fractures de hanche mais un taux plus important de dysfonction érectile dans cette étude.

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ATLAS DE CONTOURAGE

Pelvic Normal Tissue Contouring Guidelines for Radiation Therapy : A Radiation Therapy Oncology Group Consensus Panel Atlas.

Recommandations de délinéation des organes à risques du pelvis pour le radiothérapeute : un atlas défini par un groupe d’expert en radiothérapie.

Internation Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics

Gay HA, Barthold HJ, O’Meara E et al.

Auteur du résumé : Jean-Christophe Faivre

Contexte : Atlas de contourage des organes à risques pelviens féminins et masculins.


Matériel et méthodes : Une tomodensitométrie d’un pelvis masculin et féminin étaient mises à disposition sur un logiciel de partage d’imagerie. Un total de 16 radiothérapeutes a participé. Les organes à risque suivants ont été contourés sur les deux tomodensitométries : anus, anorectum, rectum, intestin grêle, côlon, et fémurs proximaux. Les organes suivants ont été contourés sur la tomodensitométrie du pelvis masculin seulement : vessie, prostate, vésicules séminales et bulbe pénien. Les structures suivantes ont été contourés sur la tomodensitométrie du pelvis féminin seulement : corps de l’utérus, col de l’utérus et ovaires. Un programme informatique basé sur une loi binomiale pour calculer une zone de confiance à 95 % de sûreté d’une décision consensuelle du contourage d’un organe a été défini. Les contours ont été revus secondairement.


Résultats : Le groupe d’expert a élaboré un consensus pour la délinéation des organes à risques pelviens dans les essais cliniques du RTOG avec une dénomination standardisée : Rectum, AnoRectum, SmallBowell, Colon, Bowelbag, Bladder, Uterocervix, Adnexa_R, Adnexa_L, Prostate, SeminalVesc, PenileBulb, Femur_R et Femur_L. Deux structures additionnelles considérées comme des volumes cibles dans les cancers du canal anal et du rectum ont été définit : AnoRectumSig et Mesorectum. Les recommandations détaillées de délinéation des volumes et l’iconographie sont présentées.


Implication pour la pratique : Les recommandations pour la délinéation des organes pelviens sont disponibles sous la forme d’un atlas de contourage tomodensitométrique sur le site internet du RTOG. Il devrait permettre de définir les organes à risque pelvien de manière uniforme dans les essais cliniques du RTOG avec irradiation pelvienne et faciliter les recherches ultérieures sur les tissus sains.

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METASTASES GANGLIONNAIRES DE MELANOME

Adjuvant radiotherapy versus observation alone for patients at risk of lymph-node field relapse after therapeutic lymphadenectomy for melanoma: a randomised trial

Essai randomisé de radiothérapie adjuvante ou surveillance seule après curage pour les patients atteints de mélanome ayant un risque élevé de récidive ganglionnaire

The Lancet Oncology

Burmeister BH, Henderson MA, Franzcr JA et al.

Auteur du résumé : Jean-Emmanuel Bibault

Contexte : L’intérêt de la radiothérapie adjuvante pour les patients atteints de métastases ganglionnaires de mélanome reste controversé car seules des études rétrospective non randomisées ont été publiées.


Matériel et méthodes : Cet essai multicentrique a sélectionné des patients à haut risque de récidive après curage de métastases ganglionnaires de mélanome (ganglions parotidiens atteints, deux ganglions cervicaux ou axillaires ou trois ganglions inguinaux atteints, taille supérieure à trois cm (cervicaux) ou 4 cm (axillaires ou inguinaux)). Les patients ont été randomisés entre une radiothérapie de 48 Gy en 20 fractions ou une surveillance simple. L’objectif principal était la récidive locale.


Résultats : Le bras radiothérapie a comporté 123 patients, tandis que 127 patients ont bénéficié d’une surveillance simple. 217 patients ont finalement été éligibles pour l’analyse. Le recul médian était de 40 mois (27-55). Le risque de récidive ganglionnaire a été significativement réduit dans le bras radiothérapie (HR=0·56, 95% CI 0·32—0·98; p=0·041), mais aucune différence en survie sans récidive n’a été mise en évidence (HR 0·91, 95% CI 0·65—1·26; p=0·56) ou en survie globale (HR 1·37, 95% CI 0·94—2·01; p=0·12). Les toxicités de grade 3 et 4 les plus souvent rencontrées comprenaient des séromes, des radiodermites et des infections de cicatrice.


Implication pour la pratique : La radiothérapie adjuvante améliore le contrôle local de patients à haut risque et doit être discutée pour ces patients.

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APPS

Application iPhone AFU

 

Auteur : Jean-Christophe Faivre



L'application iPhone iprostate a pour bit d'améliorer le quotidien des oncologues radiothérapeutes dans la prise en charge des cancers de prostate. Elle comprend :
- Classification TNM
- Classification de d'Amico
- Tables de Partin
- Résumé des recommandations AFU 2010 - 2013
- Calcul du temps de doublement du PSA

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