SFjRO Veille bibliographique N°13 - Décembre 2014

Voici la treizième édition de notre veille bibliographique pour bien terminer l'année 2014!

Dans cette édition, vous retrouverez les résumés suivants :

- Comparaison de toxicités entre tumeurs pulmonaires périphériques et centrales traitées par SBRT, soumis par Jean-Emmanuel Bibault de Paris,

- MMéta analyse comparant cetuximab et cisplatine en association à al radiothérapie dans le traitement des cancers des VADS localement avancés, soumis par Guillaume Janoray de Tours,

- Impact du status HPV sur l'efficacité de la radiothérapie dans les cancers avancés de l'oropharynx et des cancers non oropharyngés, soumis par Valentine Martin de Paris,

- Radiothérapie standard (60Gy) versus courte (40Gy) associée au Témozolomide en concomitant et en adjuvant chez les patients âgés porteurs d’un glioblastome., soumis par Sarah Molina de Poitiers,

- Place de la radiothérapie adjuvante chez les patientes âgées atteinte d’une cancer du sein de stade précoce : impact sur les pratiques après la publication de l’essai du CALGB 9343 soumis par Jean-Christophe Faivre de Nancy

Tous les membres de la SFjRO sont invités à participer à cette veille. Vous pouvez proposer vos résumés à l'adresse contact@sfjro.fr. Pour que votre travail soit accepté, il doit être rédigé en respectant la charte éditée par la SFjRO qui se trouve à cette adresse.

Bonne lecture et excellentes fêtes de fin d'année!

Thomas pour le bureau de la SFjRO

POUMON

Toxicity After Central versus Peripheral Lung Stereotactic Body Radiation Therapy: A Propensity Score Matched-Pair Analysis

Comparaison par score de propension de la toxicité après radiothérapie stéréotaxique pour des tumeurs pulmonaires centrales et périphériques

Int J Radiat Oncol Biol Phys

Victor S. Mangona, Andrew M. Aneese, Ovidiu Marina, et al

Auteur du résumé : Jean-Emmanuel Bibault

Contexte :Les premiers essais de radiothérapie stéréotaxique avaient rapporté une toxicité excessive pour les patients traités pour une tumeur centrale (

Matériel et méthodes :229 tumeurs (110 centrales et 119 périphériques) chez 196 patients ont été suivi de façon prospective après radiothérapie stéréotaxique (48-60 Gy en 4-5 fractions). La toxicité clinique et radiologique a été évaluée selon la CTCAE 3.0. Un score de propension a été utilisé pour comparer les groupes.

Résultats :79 tumeurs centrales ont été appariées à 79 tumeurs périphériques. Avec un recul médian de 17 mois, la toxicité était comparable dans les deux groupes. Le taux à deux ans de douleur > grade 2, toxicité musculo-squelettique, pulmonaire et cutanée étaient de 14%, 5%, 6% et 10% (tumeurs centrales) versus 19%, 10%, 10% et 3% respectivement. Les toxicités de grade 4 et 5 étaient très peu fréquentes (

Implications pour la pratique/limites : La toxicité de la radiothérapie stéréotaxique semble comparable pour les tumeurs centrales et les tumeurs périphériques lorsque de telles techniques et de telles contraintes de doses sont utilisées. Cependant, l’hétérogénéité des techniques utilisées dans les différents centres impose la prudence quant à la reproductibilité des résultats de cette étude monocentrique.

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ORL

Concomitant platinum-based chemotherapy or cetuximab with radiotherapy for locally advanced head and neck cancer: A systematic review and meta-analysis of published studies

Radiochimiothérapie concomitante à base de platine ou radiothérapie associée au Cetuximab à la pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé : Une revue systématique et méta-analyse des études publiées

Oral Oncology

Petrellie F, Coinu A, Riboldi V et al

Auteur du résumé : Guillaume Janoray

Contexte :La radiochimiothérapie avec du Cisplatine ou, à défaut, associé au Cetuximab, sont les stratégie de choix dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé.

Matériel et méthodes : Nous avons effectué une revue systématique et une méta-analyse des études publiées ayant démontré l'efficacité de ces deux traitements combinés pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé. Nous avons effectué une recherche systématique dans PubMed, Embase, Web of Science, Scopus, et le registre Cochrane des essais contrôlés. La méta-analyse a été effectuée en utilisant les modèles fixes ou à effets aléatoires. Les principaux critères d'évaluation étaient la survie globale à 2 ans, la survie sans progression à 2 ans, et le taux de rechute locorégionale à 2 ans. Les résultats sont présentés sous la forme de risque relatif (RR), avec des intervalles de confiance à 95%.

Résultats :Quinze essais, représentant un total de 1808 patients, ont été analysés. Trois de ces essais étaient prospectifs, et 12 étaient rétrospectifs. Au total, pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé, la radiochimiotherapie concomitante avec du Cisplatine a significativement amélioré la survie globale à 2 ans (RR = 0,66, IC 95%, 0,46 à 0,94, P = 0,02), la survie sans progression à 2 ans (RR = 0,68, IC 95%, 0,53 à 0,87; P = 0,002), et le taux de rechute locorégionale à 2 ans (RR = 0,63, IC 95%, 0,45 à 0,87, P = 0,005) par rapport à la radiothérapie associée au Cetuximab. pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé, la radiochimiothérapie à base de platine est associée à un meilleure survie globale et sans récidive par rapport à la radiothérapie associée au Cetuximab, et cela est probablement attribuable à une augmentation du contrôle locorégional.

Implication pour la pratique : Ainsi, la radiochimiothérapie à base de platine devrait rester le standard de traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou localement avancé, jusqu'à ce que l'équivalence de la radiothérapie associée au Cetuximab soit prospectivement démontrée.

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ORL

Impact of HPV-associated p16-expression on radiotherapy outcome in advanced oropharynx and non-oropharynx cancer.;

Impact du status HPV sur l'efficacité de la radiothérapie dans les cancers avancés de l'oropharynx et des cancers non oropharyngés

Radiotherapy and Oncology

P. Lassen et al.

Auteur du résumé : Valentine Martin

Contexte : La présence d’HPV est plus fréquente dans les cancers oropharyngés (OPC) que dans les autres cancers ORL et a un impact significatif sur le pronostic du traitement par radiothérapie des OPC avancés. Le rôle de l’HPV dans le pronostic des cancers ORL non oropharyngés (non-OPC) est moins connu.

Matériel et méthodes :Mille deux cent quatre vingt quatorze (1294) patients inclus dans les précédents essais du DAHANCA entre 1992 et 2012 et atteints de tumeurs ORL du pharynx ou du larynx de stade III et IV ont été identifiés. Ces patients avaient été traités de façon curative par radiothérapie ou radio chimiothérapie. Les tumeurs de la cavité buccale (traitées par chirurgie première) et du cavum (EBV) ont été exclues. P16 a été recherchée sur les tumeurs par immunohistochimie, et a été considérée comme positive si présente dans au moins 70% des cellules.

Résultats : Trente-huit pourcent (490/1294) des tumeurs étaient p16 positives avec une fréquence significativement supérieure pour les OPC (425/815) que pour les non-OPC (65/479), p

Implication pour la pratique : L’impact de p16 corrélée à l’HPV dans le pronostic des OPC traités par radiothérapie première est confirmé. En revanche la réponse à la radiothérapie n’est pas améliorée chez les non-OPC, indiquant que ce bénéfice n’intéresserait que les OPC. Ceci invite à la prudence dans les désescalades thérapeutiques chez les patients atteints de cancer ORL HPV positif non-OPC.

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NEUROLOGIE

Standard (60 Gy) or Short-Course (40 Gy) Irradiation Plus Concomitant and Adjuvant Temozolomide for Elderly Patients With Glioblastoma: A Propensity-Matched Analysis.

Radiothérapie standard (60Gy) versus courte (40Gy) associée au Témozolomide en concomitant et en adjuvant chez les patients âgés porteurs d’un glioblastome..

Int J Radiat Oncol Biol Phys.

Giuseppe Minniti et al.

Auteur du résumé : Sarah Molina

Contexte :La radiochimiothérapie est le traitement standard des glioblastomes des personnes âgées en bon état général. Elle est associée à un bénéfice en terme de survie globale. Néanmoins, ce traitement peut engendrer une toxicité importante dans cette population de patients dont l’espérance de vie est limitée. Cette étude compare l’efficacité et la toxicité de 2 plans de traitements de radiothérapie (standard vs court) en post-opératoire chez les patients de plus de 65 ans porteurs d’un glioblastome récemment diagnostiqués.


Matériel et méthodes :Entre juin 2004 et octobre 2013, les patients de plus de 65 ans ont été inclus dans 3 centres et avaient un score de Karnofsky ≥60. Le premier groupe a bénéficié d’une radiothérapie standard (RT standard) avec une dose de 59.4-60 Gy en 30-30 séances (1.8-2Gy/séance). Le deuxième groupe a reçu un traitement plus court (RT court) avec une dose totale de 40 Gy en 15 fractions (2.66Gy/séance). Les traitements par radiothérapie débutaient 4 à 6 semaines après la chirurgie et étaient associées au témozolomide (TMZ) en concomittant et en adjuvant.


Résultats : 243 patients consécutifs ont été inclus : 127 patients ont reçus le traitement RT standard et 116 patients ont reçu le traitement RT court. La survie médiane globale était de 12 mois pour le groupe RT standard versus 12,5 mois pour le groupe RT court (p= 0,5). Quant à la survie sans progression, les résultats étaient également similaires : respectivement de 5,6 mois versus 6,7 mois (p= 0,5). La méthylation du promoteur du gène O6-méthylguanine-ADN méthyltransferase (MGMT) était le facteur pronostique le plus favorable (p= 0,0001). La radiothérapie standard était associée à une toxicité neurologique grade 2 et 3 plus importante (40% versus 14% p= 0,01), conduisant à une diminution du score de Karnosky (p= 0,01) et à une augmentation de la consommation de corticoides (p= 0,02).


Implication pour la pratique :Une radiothérapie courte (40gy) associée au Témozolomide pourrait être une option raisonnable dans le traitement des glioblastomes des personnes âgées. En effet, la survie globale et sans progression semble comparable à la radiothérapie standard mais la toxicité du traitement court semble être plus acceptable.

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SEN0LOGIE

The use of adjuvant radiotherapy in elderly patients with early-stage breast cancer: Changes in practice patterns after publication of Cancer and Leukemia Group B 9343

Place de la radiothérapie adjuvante chez les patientes âgées atteinte d’une cancer du sein de stade précoce : impact sur les pratiques après la publication de l’essai du CALGB 9343

Cancer

Palta M, Palta P, Bhavsar NA, et al

Auteur du résumé : Jean-Christophe FAIVRE

Contexte : l’essai 9343 du Cancer and Leukemia Group B (CALGB) a randomisé des patientes dans un essai de phase 3 traitées par chirurgie conservatrice, radiothérapie et hormonothérapie adjuvante par tamoxifène versus chirurgie et hormonothérapie adjuvante par tamoxifène. Il a été montré que l’on pouvait surseoir à la radiothérapie adjuvante chez les patientes de plus de 70 ans avec un cancer du sein de stade I de l’AJCC 7éme édition et des récepteurs hormonaux positifs. Une enquête de pratique a été réalisée à partir du registre « Surveillance, Epidemiology, and End Results » (SEER) avant et après la publication de cette étude.

Matériel et méthodes :la base de données SEER a permis d’identifier 40 583 femmes de plus de 70 ans traitées par chirurgie conservatrice entre 2000 et 2009 pour un cancer du sein de stade I avec des récepteurs hormonaux positifs aux oestrogènes et/ou à la progestèrone. Le pourcentage et le type de radiothérapie réalisés ont été étudiés au cours du temps. L’indication de la radiothérapie a été étudiée en fonction de l’âge, de la cohorte SEER, de la taille tumorale, du grade histologique et du côté du cancer du sein.


Résultats : Approximativement, 68,6% des patients traitées entre 2000 et 2004 et 61,7% des patientes traitées entre 2005 et 2009 avaient reçu une radiothérapie adjuvante (p


Implication pour la pratique : les données de phase 3 randomisées permettent de surseoir à la radiothérapie chez les patientes âgées avec un cancer du sein de stade précoce. L’analyse des pratiques professionnelles avant et après la publication de ces données montre une diminution significative des indications de radiothérapie chez ces patientes. Néanmoins, presque deux tiers des patientes continuent de recevoir une radiothérapie adjuvante.

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La veille bibliographique de la SFjRO est rendue possible par le soutien des laboratoires Janssen
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