Veille bibliographique de la SFjRO N°6 - Mars 2013

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Veille bibliographique - Numéro 6 - Mars 2013

Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues

 

Voici la sixième édition de notre veille bibliographique!

Dans cette édition, vous retrouverez les résumés suivants :

- Forme des champs d'irradiation et récidives mammaires, soumis par Jean-Christophe Faivre de Nancy,

- Les résultats de l'essai TREMPLIN, soumis par Jonathan Khalifa de Toulouse,

Chimiothérapie adjuvante dans la prise en charge des oligodendrogliomes anaplasiques, soumis par Jonathan Khalifa de Toulouse,

- Résultats à long terme après traitement d'un carcinome prostate localisé, soumis par Jean-Christophe Faivre de Nancy,

- Replannification et RCMI dans les cancers tête et cou, soumis par Thomas Leroy de Lille,

- Résultats d'un essai RTOG98-11 dans le traitement du carcinome du canal anal, soumis par Alexis Lepinoy de Besançon.

Tous les membres de la SFjRO sont invités à participer à cette veille. Vous pouvez proposer vos résumés à l'adresse contact@sfjro.fr. Pour que votre travail soit accepté, il doit être rédigé en respectant la charte éditée par la SFjRO qui se trouve à cette adresse.

Bonne lecture!

Jean-Emmanuel & Olivier

 

SENOLOGIE

Radiation field design and patterns of locoregional recurrence following definitive radiotherapy for breast cancer.

Forme des champs d’irradiation et localisation des récidives loco-régionales après irradiation curative pour un cancer du sein

International Journal of Radiation Oncology Biology and Physics

Susie A. Chen et al.

Auteur du résumé : Jean-Christophe Faivre

Contexte : Le contrôle loco-régional est associé aux survies spécifique et globale des patientes atteintes d’un cancer du sein. Bien que plusieurs caractéristiques liées aux patientes, à la tumeur et aux traitements soient liées aux récidives loco-régionales, les études évaluant les techniques d’irradiation sont limitées. La relation entre la localisation de la récidive loco-régionale et les doses délivrées ainsi que la forme des champs d’irradiation chez les femmes traitées pour un cancer du sein a été étudiée dans cet article.


Matériel et méthodes : 21 patientes avec une récidive loco-régionale traitée par chirurgie et radiothérapie ont été identifiées. Toutes les  récidives loco-régionales ont été confirmées histologiquement par une biopsie et traitées au Centre Hospitalier Universitaire d’Emory entre 2004 et 2010. Les TDM de simulation avec les doses planifiées ont été fusionnées avec le TEP-TDM au 18 FDG au format DICOM pour identifier les récidives loco-régionales. Chaque récidive loco-régionale est classée « dans le champ » si 95 % du volume de la récidive loco-régionale ou plus a reçu plus de 95 % de la dose prescrite sur le sein ; « marginale » si la récidive loco-régionale est en bordure de champ et/ou 95 % du volume de la récidive loco-régionale ou plus ne reçoit pas 95 % de la dose prescrite ; « en dehors du champ » si la récidive loco-régionale n’est pas dans le champ d’irradiation.


Résultats : Sur les 24 récidives loco-régionales (3 patientes ont eu 2 récidives), 3 étaient « dans le champs », 9 en « bordure de champs » et 12 « en dehors du champs ». 2 des 3 récidives loco-régionales « dans le champs » étaient en bordure de champs du boost. Les récidives loco-régionales en dehors du champs étaient pour 6 d’entre elles ganglionnaires supra-claviculaires et mammaires internes pour les 6 autres.


Implication pour la pratique : La plupart des récidives loco-régionales dans cette étude étaient dans une région où la dose était insuffisante ou en dehors du champ d’irradiation. Ces données suggèrent que la technique de radiothérapie, la forme des champs et la dose jouent un rôle critique dans la survenue des récidives loco-régionales chez les patients traitées pour un cancer du sein.

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TETE ET COU

Induction Chemotherapy followed by either chemoradiotherapy or bioradiotherapy for larynx preservation : the TREMPLIN radomized phase II study.

Chimiotherapie d’induction suivie de radiochimiothérapie (RCT) ou de bioradiothérapie (BRT) en situation de préservation laryngée : étude de phase II randomisée TREMPLIN.

Journal of Clinical Oncology

J-L. Lefebvre, Y. Pointreau, F. Rolland et al.

Auteur du résumé : Jonathan Khalifa

Contexte : La chimiothérapie d’induction a montré son intérêt en préservation laryngée, mais la meilleure stratégie de potentialisation reste à définir, notamment à l’ère des biothérapies.


Matériel et méthodes : Etude randomisée de phase II chez des patients porteurs d’un carcinome épidermoïde du larynx/hypopharynx (T2-T3, N0-N3 résécables). Les répondeurs (≥50%) à une chimiothérapie d’induction par 3 TPF (docétaxel-cisplatine-5-FU) étaient randomisés entre : radiothérapie 70 Gy et cisplatine concomitant (100 mg/m² J1,J22,J43) (bras A;RCT) et radiothérapie cétuximab concomitant (400 mg/m² puis 250 mg/m² hebdo) (bras B;BRT). L’objectif principal était la préservation laryngée (PL) à 3 mois, les secondaires étant la préservation laryngée fonctionnelle (PLF) et la survie globale (SG) à 18 mois.


Résultats : 116 des 153 patients inclus furent randomisés après TPF (60 bras A, 56 bras B). Il n’y avait pas de différence significative entre les bras A et B en PL à 3 mois (95% vs. 93%), PLF (87% vs. 82%) et SG à 18 mois (92% vs. 89%). La toxicité était comparable dans les deux bras mais avec une compliance meilleure pour le cétuximab.


Implication pour la pratique : La BRT apporte les mêmes résultats en PL/PLF/SG que la RCT, avec néanmoins une meilleure compliance. Le meilleur compétiteur de la radiothérapie seule (GORTEC 2000-01) pour potentialiser l’induction reste donc encore à définir.

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NEURO-ONCOLOGIE

Adjuvant Procarbazine, Lomustine, and Vincristine Chemotherapy in Newly Diagnosed Anaplastic Oligodendroglioma : Long-Term Follow-Up of EORTC Brain Tumor Group Study 26951

Chimiothérapie adjuvante par Procarbazine, Lomustine et Vincristine dans les oligodendrogliomes anaplasiques primotraités : résultats à long terme de l’étude de phase III EORTC 26951

Journal of Clinical Oncology

van den Bent MJ, Brandes AA, Taphoorn MJ et al.

Auteur du résumé : Jonathan Khalifa

Contexte : Résultats à long terme de l’étude EORTC ayant évalué le PCV (Procarbazine, Lomustine, Vincristine) en adjuvant de la RT pour les oligodendrogliomes anaplasiques (ODA) et les oligoastrocytomes anaplasiques (OAA) opérés.


Matériel et méthodes : Etude de phase III randomisée comparant, chez des adultes opérés d’un ODA ou d’un OAA, une radiothérapie seule (59,4 Gy) (bras RT) à la même radiothérapie suivie de 6 cycles de PCV (bras PCV). Les critères principaux étaient la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP). Des analyses du statut délétionnel 1p/19q (prospective), de la méthylation MGMT et du statut IDH (rétrospectives) ont été menées.


Résultats : 368 patients ont été randomisés. Avec un suivi médian de 140 mois, la SSP reste significativement meilleure dans le bras PCV, de même que la SG, contrairement à la 1ère analyse (42.3 mo vs. 30.6 mo, p=0.018). Les patients codélétés 1p/19q bénéficient plus du PCV en SSP par rapport aux non codélétés, avec une tendance à un meilleur bénéfice du PCV en SG. Résultats similaires si méthylation MGMT ou mutation IDH.


Implication pour la pratique : Cette mise à jour confirme le bénéfice du PCV en SSP et, éléments nouveaux, montre le bénéfice en SG, et le meilleur bénéfice du PCV si codélétion 1p/19q. A noter que le suivi à long terme RTOG (PCV avant RT) dans le même JCO n’est pas concluant sur la SG.

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PROSTATE

Long-Term Functional Outcomes after Treatment for Localized Prostate Cancer

Résultats fonctionnels à long terme après traitement d’un cancer de prostate localisé

New England Journal of Medecine

Resnick MJ, Koyama T, Fan KH et al.

Auteur du résumé : Jean-Christophe Faivre

Contexte : L’objectif de l’étude était de comparer les résultats fonctionnels urinaires, digestifs et sexuels à long terme après prostatectomie ou radiothérapie externe.


Matériel et méthodes : L’étude PCOS (Prostate Cancer Outcomes Study) avait inclus 3533 hommes atteints d’un cancer de prostate diagnostiqué entre 1994 et 1995. La cohorte actuelle de patients comprenait 1655 hommes avec un cancer de prostate localisé diagnostiqué entre 55 et 74 ans et qui avaient été traités par chirurgie (1164 hommes) ou radiothérapie (491 hommes). L’état fonctionnel digestif, urinaire et sexuel étaient recueillis au début du traitement puis à 2, 5, et 15 ans après le diagnostic. Un score de propension multivarié a été utilisé pour comparer les résultats fonctionnels en fonction du traitement reçu.


Résultats : Les patients traités par prostatectomie avaient une probabilité plus importante d’avoir une incontinence urinaire que ceux traités par radiothérapie à 2 ans (odds ratio = 6.22 ; IC 95% [1.92 ; 20.29]) et à 5 ans (odds ratio = 5.10 ; IC 95% CI [2.29 ; 11.36]). Cependant, il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes à 15 ans. De la même manière, bien que les patients traités par prostatectomie avaient une probabilité plus importante de présenter une dysfonction érectile à 2 ans (odds ratio = 3.46 ; IC 95 % [1.93 ; 6.17]) et à 5 ans (odds ratio = 1.96 ; IC 95% [1.05 ; 3.63]), il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes à 15 ans. Les patients traités par prostatectomie avaient moins de risque de présenter une accélération du transit à 2 ans (odds ratio = 0.39 ; IC 95% [0.22 ; 0.68]) et 5 ans (odds ratio = 0.47 ; IC 95% [0.26 ; 0.84]), de nouveau il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes à 15 ans.


Implication pour la pratique : A 15 ans, il n’y avait pas de différence significative sur les résultats fonctionnels urinaires, digestifs et sexuels chez les patients traités par chirurgie ou radiothérapie. Néanmoins, les fonctions digestive, urinaires et sexuelles avaient naturellement déclinées chez les hommes traités pour un cancer de prostate localisé lors des 15 années de suivi.

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TETE ET COU

Replanning During Intensity Modulated Radiation Therapy Improved Quality of Life in Patients With Nasopharyngeal Carcinoma

La replanification au cours d’une RCMI améliore la qualité de vie des patients atteints de carcinome nasopharyngés.

International Journal of Radiation Oncology Biology and Physics

Yang H, Hu W, Wang W et al.

Auteur du résumé : Thomas Leroy

Contexte : Evaluer l’impact sur la qualité de vie, le contrôle local et la survie globale de la replanification en cours de traitement chez les patients traités par IMRT pour un carcinome nasopharyngé (CNP).


Matériel et méthodes : 129 patient avec un CNP ont été traités par IMRT entre juin 2007 et août 2011. 43 patients n’ont pas eu de replanification en cours de traitement ; 86 ont eu 1 ou 2 scanners de replanification en cours de traitement. La qualité de vie était évaluée avant le traitement et à 1,3, 6 et 12 mois par le questionnaire C30 et le Head and Neck quality of life questionnaire 35. On a estimé le contrôle local et la survie par méthode de Kaplan Meier.


Résultats : La replanification en cours de traitement permet d’augmenter significativement la qualité de vie globale et spécifique des patients. Elle permet également d’augmenter significativement le contrôle local des NPC à 2 ans (97,2% vs 92,4% p=0,40) mais pas la survie globale (89,8% vs 82,2% p=0,475).


Implication pour la pratique : Cette étude est une des premières à montrer un bénéfice clinique de la replanification en cours de traitement. Bien que le bénéfice sur la qualité de vie et le contrôle local soit réel, il convient de définir le moment où la replanification est nécessaire.

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DIGESTIF

Long-Term Update of US GI Intergroup RTOG 98-11 Phase III Trial for Anal Carcinoma: Survival, Relapse, and Colostomy Failure With Concurrent Chemoradiation Involving Fluorouracil/Mitomycin Versus Fluorouracil/Cisplatin

Actualisation à long terme des données de la phase III de l’intergroupe GI du RTOG 98-11 pour le carcinome du canal anal : Survie, rechute, et survie sans colostomie. Comparaison radiochimiothérapie (FU/MMC) vs Induction (FU/CDDP) +radiochimiothérapie (FU/ CDDP)

Journal of Clinical Oncology

Gunderson LL, Winter KA, Ajani JA et al.

Auteur du résumé : Alexis Lepinoy

Contexte : Les données de la publication initiale avait montré une diminution du taux de colostomie (CF) dans le groupe RTCT (FU/MMC) par rapport au bras induction suivi d’une RTCT (FU/CDDP) mais n’avait pas permis d’impacter de manière significative la survie sans maladie (DFS), ni la survie globale (OS). L’objet de la mise à jour est de déterminer l’impact à long terme du traitement sur la DFS, l’OS, et la survie sans colostomie (CFS) ainsi que les récidives locales et à distantes dans ce groupe de patients.


Matériel et méthodes : La stratification a porté sur le sexe, l’envahissement ganglionnaire clinique, et la taille de la tumeur primitive. La DFS et l’OS ont été estimées en univarié par la méthode de Kaplan-Meier, et les groupes de traitement ont été comparés par le test du log-rang. Le délai avant rechute et les CF ont été estimés par la méthode d'incidence cumulative et les bras de traitement ont été comparés en utilisant le test de Gray. Les analyses multivariées ont employé le modèle de Cox.


Résultats : Sur les 682 patients inclus, 649 ont été analysés. La DFS et l’OS étaient statistiquement meilleurs pour le groupe RTCT (FU/MMC) versus le groupe induction + RTCT (FU/CDDP) (DFS à 5 ans : 67,8% v 57,8%; p = 0.006 ; OS à 5 ans : 78.3% v 70.7%; P = 0.026). Il y avait une tendance pour la CFS (P=0.05), LRF (P= 0.087), et CF (P=0.074). L'analyse multivariée était statistiquement significative pour le traitement et l’envahissement ganglionnaire clinique sur la DFS et l’OS, pour le taille tumorale sur la DFS, et le sexe sur l’OS.


Implication pour la pratique : La RTCT avec FU/MMC améliore de manière significative la DFS et l'OS par rapport au schéma induction + RTCT avec FU/CDDP. On observe également une tendance à l’amélioration de la CFS, des CF, et des LRF. Par conséquent, la RTCT (FU/MMC) doit rester le standard de traitement.

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